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Gérard ROBINVILGerard-Robinvil-artiste-plasticien.html

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On sait qu’il suffit de fort peu de choses aux esprits voyants, des riens : une simple carotte de bureau de tabac pour Fernando Pessoa, quelques miettes de pain pour Francis Ponge, le goût de la madeleine pour Marcel Proust, pour donner naissance à des rêveries infinies et quelques unes des plus belles pages de notre littérature.


On sait également que ce ne sont nullement les choses qui, dans leur matérialité, détiennent en leur sein cette part de sensible, mais bien entendu, l’acuité dont nous sommes en mesure de faire preuve, la manière de les convoquer et surtout de les restituer dans toutes leurs étendues, auréolées du surplus d’âmes qu’elles éveillent en notre esprit.


Seuls, justement quelques esprits particulièrement sensibles sont à même de percevoir, dans cette multitude dérisoire, le lieu propice à l’évocation et à la révélation.


Et ce n’est pas rien que d’entretenir une telle disponibilité et cette capacité d’émerveillement, il y faut beaucoup d’énergie, les risques encourus sont grands, le monde est en effet guère propice à l’avènement de ces personnalités "affectées"s.

L.Charbonnier

Extrait, 2006




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Au début des années quatre-vingts, Gérard.Robinvil vient à l’art par la peinture puis se tourne vers les nouvelles technologies.
Les œuvres  réalisées entre 2004 et 2009 trouvent leurs origines dans la vidéo. Elles s’élaborent au contact du monde, qui fournit un motif saisi dans l’instant : l’éclat d’une fleur, le lambris d’un mur, le mouvement de l’eau.

La main, omniprésente, agit comme un double révélateur, qui signale la présence du sujet, celui qui touche et qui montre, et indique l’objet qui est désigné. Elle est parfois dissimulée sous un gant protecteur et mystérieux, qui vaut aussi comme élément plastique structurant la composition.


Dans ses photographies, l’image réelle, telle qu’elle est capturée par l’objectif, est ensuite manipulée et se métamorphose en une re-présentation artificielle qui flirte avec les codes de la peinture.


Un détail familier, transformé par la retouche numérique, qui modifie les textures et les couleurs, nous entraîne vers l’inconnu. Il gagne en mystère et en beauté trouble ce qu’il perd en vérité. Il invite surement notre regard et notre pensée à s’évader, pour reconsidérer le monde. Les images de Gérard Robinvil, qu’elles soient animées ou immobiles, restent fragiles.


Elles donnent à voir des moments éphémères, qui déjà ne sont plus et du même coup, inquiètent. Elles ont quelque chose de la nature morte, en cela qu’elles posent, à la manière d’une vanité hollandaise, la brièveté de l’existence et la fugacité du bonheur.

G.Rageot-Deshayes
Extrait,  2009